Pourquoi consultons-nous notre téléphone dès le réveil?

Je suis fasciné par notre addiction à nos smartphones. Nous sommes profondément influencés au quodien par ce bijou technologique dans notre poche (ou notre main) et très souvent, nous nous en rendons même pas compte!

Notre premier geste le matin est un excellent exemple. Avant l'invention du smartphone et des tablettes, très peu d'entre nous commençons notre journée en lisant nos messages, tweets, ou actualités. Aujourd'hui les statistiques sont affolantes.

Dans son excellent livre Génération Smartphone, Tony Reinke cite des chiffres et demande à John Piper pourquoi le téléphone est une tentation si forte dès le matin:

Dans le premier chapitre, j’avais mentionné mon enquête auprès de huit mille chrétiens sur leurs pratiques des médias sociaux. J’avais mentionné que plus de la moitié des personnes interrogées (54%) ont admis vérifier leur smartphone chaque matin, quelques minutes seulement après leur réveil. Ces personnes avaient en outre déclaré à 73% être plus susceptibles de vérifier leurs messages et leurs réseaux sociaux avant leur discipline spirituelle plutôt qu’après. Cette réalité est inquiétante si John Piper a raison : « Je sens que je dois être sauvé tous les matins. Je me réveille et le diable est assis sur mon visage. » Ces premières heures sont vitales pour la santé spirituelle et pour progresser dans les combats spirituels auxquels nous faisons face tous les jours. Satan le sait. Il veut détruire notre vie de prière et s’il ne peut nous la faire abandonner, il essaiera « de distraire [nos] pensées et de les briser en mille et une vanités. » Il n’est pas surprenant que nous délaissions nos dévotions matinales au profit de notre smartphone, mais j’ai demandé pourquoi à John Piper. Quel en est l’attrait ? Il a mentionné six raisons instinctives, trois de type « friandise » et trois de type « échappatoire » -:

1. La friandise de la nouveauté: nous voulons être informés de ce qui est nouveau dans le monde et chez nos amis et nous ne voulons pas être tenus à l’écart du moindre scoop.
2. La friandise de l’ego: nous voulons savoir ce que disent les autres de nous et comment ils réagissent à ce que nous avons dit et publié.
3. La friandise du divertissement: nous voulons nous nourrir de ce qui est fascinant, bizarre, étrange, merveilleux, choquant ou envoûtant.
4. Échapper à l’ennui: nous voulons fuir la journée qui commence, surtout quand elle s’annonce ennuyeuse et ordinaire, et que rien de fascinant ne va éveiller notre intérêt.
5. Échapper aux responsabilités: nous voulons fuir nos responsabilités de père, mère, patron, employé ou étudiant, données par Dieu.
6. Échapper aux difficultés: nous voulons fuir la gestion des conflits relationnels ou la douleur, la maladie et le handicap qui nous atteignent.

Nous vérifions peut-être notre smartphone pour des motifs plus nobles, comme communiquer avec des amis et des membres de la famille ou vérifier l’agenda de la journée. Mais, dès l’aube, les tentations affluent et nous perdons de précieux moments de solitude. Il est difficile de mieux résumer le problème autrement qu’en disant : « Le vrai danger de Facebook n’est pas qu’il nous isole, mais qu’en mélangeant notre appétit pour l’isolement et la vanité, il modifie la nature même de notre solitude. » Deux équations semblent se vérifier pendant nos heures matinales.

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