Aujourd'hui, j'aimerais vous partager quelques réflexions autour d'une remarque qui m'a été faite par une personne qui a lu certains de mes articles sur TPSG. En effet, cette personne regrettait que finalement, les personnes formées en "relation d'aide" n'avaient de remarques qu'autour de la souveraineté de Dieu et de la nature pécheresse de l'homme.
Je lui donne raison dans l'utilisation parfois impersonnelle de certaines doctrines générales. C'est un peu comme les réponses "prie plus", "repens-toi", "lis plus la Bible". Tout est juste, mais tout peut être infructueux et inutile.
Passons en revue ce lien entre théologie et accompagnement avec quelques réflexions autour de ces doctrines "générales"
Les doctrines générales sont indispensables pour le conseiller
Nous sommes des instruments entre les mains du Rédempteur. La connaissance de la Bible, l'articulation des différentes doctrines et une théologie systématique claire sont nécessaires pour le conseiller. En passant, nous devons également avoir une certaine connaissance du fonctionnement de l'être humain. En résumé, nous devons maîtriser les outils que nous utilisons et l'environnement dans lequel nous évoluons.
Bien évidemment, nous ne connaîtrons jamais parfaitement les Ecritures ni même le fonctionnement de l'être humain. Nous sommes dans des domaines dans lesquels notre statut de créature nous limite. Ce n'est pas un problème, mais une responsabilité : ne jamais s'arrêter d'apprendre ou de se remettre en question.
Ne pas le faire, c'est considérer que nous avons suffisamment pour bien faire et se tromper par orgueil. C'est ne pas être suffisamment humble pour reconnaître notre propre péché, nos propres limitations. Enfin, c'est finalement ne pas développer cette discipline vis à vis des Ecritures que Dieu nous commande d'avoir. Et comme nous venons de le voir, il le commande dans notre propre intérêt.
Les doctrines générales sont des grands cadres impersonnels.
Lorsque je parle d'impersonnel, ce n'est pas à titre péjoratif. Nous avons besoin de grands cadres généraux dans lesquels nous pouvons nous référer dans nos vies. Simplement, aux vues des milliards d'êtres humains qui passent sur cette terre, il est nécessaire de prendre en compte la dimension personnelle.
En tant que conseiller c'est encore plus important : nous devons chercher cette dimension personnelle. Le cadre de la souveraineté de Dieu a été le même pour Abraham, Job, David ou Paul, mais ils se l'ont tous approprié d'une manière personnelle dans leurs épreuves et dans leur souffrance. Dieu n'a pas exprimé sa souveraineté de la même manière vis à vis d'eux et à chaque fois l'a révélé d'une manière particulière et personnelle.
La question d'un conseiller, aux vues de la méthodologie de Dieu serait de toujours préciser une facette de cette souveraineté. Et la question à se poser pourrait être par exemple :
- Pour cette personne, dans cette situation précise avec cette histoire précise et contexte précis,
- en quoi la souveraineté de Dieu va l'aider
- Dans le vécu de son épreuve, dans le vécu de son quotidien, dans la croissance de sa foi et sa sainteté ?
Et vous observez que la réponse "parce que Dieu est souverain" n'aurait aucun sens.
Les doctrines générales sont donc là pour être "adaptées".
David Powlison illustre cette réflexion au travers d'un petit livre formidable : Comment fonctionne la sanctification. Il y parle du déséquilibre et du rééquilibre de la vérité. Une doctrine générale décrit trop de choses et est trop complexe pour une situation de vie précise. C'est à ce moment qu'elle devient impersonnelle. Mais dès que nous réduisons le sens à une ou deux facettes, alors elle peut avoir un impact considérable dans un moment précis de notre existence.
En prenant l'exemple de Job et des chapitres 40 et 41, alors que Job reprochait à Dieu d'être arbitraire et redoutable, Dieu a rappelé sa souveraineté dans d'autres domaines comme la création et la temporalité.
Certes nous ne sommes pas Dieu ni parfait, mais les Ecritures devraient toujours être notre source principale d'encouragement. Certains pourrait considérer cela comme complexe. Mais j'aimerais vous encourager : Lorsque Dieu nous demande d'encourager, d'édifier et de reprendre nos sœurs et frères dans 1 Thessaloniciens 5, il ne réserve pas seulement cela à une caste particulière, mais à tous les chrétiens.
Nous ne sommes pas tous amenés à être des conseillers bibliques ou des prédicateurs, mais nous sommes tous amenés à être des disciples qui font d'autres disciples.
Matthieu Giralt fait une recension instructive sur le petit livre de David Powlison que j'ai mentionné
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Quelques raisons pour lesquelles la théologie est indispensable à mon sens
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